Klytia le Guen
Je suis Gestalt Thérapeute, Sexothérapeute, Hypnothérapeute et formée au Tri et Héritage Familial ainsi qu’à la Somatic Experiencing. Mes consultations s’adressent aux individuels, aux couples, aux familles et aux groupes ainsi qu’aux enfants.
Et je suis aussi, passionnément, une professionnelle au service des personnes en remise en question, souffrantes d’un déséquilibre psychique et/ou physique.
Passionnée par la découverte de l’autre, par la rencontre qui va m’émouvoir autant qu’elle me rend curieuse.
Curieuse de recevoir ces personnes, qui ont le courage de pousser la porte, qui se « déposent », se confient. Cela reste à chaque fois un moment précieux où l’indicible se nomme. Parfois en catimini, sincèrement, singulièrement ou en balbutiant.
J’aime être Gestalt Thérapeute car cela m’oblige à être créative. A également toujours être dans l’accueil de la nouveauté de l’instant (rien n’est prédit) et surtout, à être vivante.
Lors de ces séances, je pose le cadre (règles et fonctionnement du travail thérapeutique) que je m’efforce à tenir pour le confort et la sécurité du travail.


J’aime accompagner le questionnement existentiel, entendre la douce musique de la voix, du souffle de chacun, chacune, individuellement, en couple, en famille ou en groupe.
J’aime observer ce qui se dit, ce que montre le corps avec son paraître, son apparaître, son disparaître, mais également sentir l’implication de chacun même si parfois elle est contrôlée.
Passionnée par l’humanitude, par l’existence, j’apprends à être authentique, humble, simple, présente au contact de l’autre.
La libération des entraves est le plus beau cadeau que chacun puisse s’offrir et c’est tellement beau et fragile à la fois. Comme une chrysalide cherchant à sortir de son cocon pour se transformer en papillon.
Tout ceci enrichit mon regard sur le monde car j’ai la chance d’assister à cette métamorphose.
Klytia Le Guen
Fidji
Fidji m’a accompagné depuis ses 3 mois pendant mes séances thérapeutiques. C’est mon chien, mon compagnon, mon co-thérapeute. C’est une chienne Boxer bringée d’une trentaine de kilos.
Elle n’était jamais là lors de la première séance car je demandais l’autorisation à chacun, chacune si la présence de ma chienne au sein des séances était possible pour eux.
Elle était libre de son emploi du temps, c’était elle qui décidait si elle désirait venir ou non. Le matin, je lui disais : “Au boulot ?” Soit elle était déjà à la porte, soit elle était allongée sur son coussin, ou encore elle se levait parce qu’elle en avait envie. Parfois, elle faisait semblant de dormir ou me regardait sans bouger. Le message était clair : elle ne viendrait pas.
Fidji avait beaucoup plus de RTT (récupération du temps de travail) que moi. Je respectais cela, car les séances pouvaient être chargées émotionnellement et elle ressentait, absorbait absolument tout. C’est pour cela que je respectais son rythme, car elle aussi pouvait flancher, avoir le moral en berne. Et c’est pourquoi j’étais très attentive à ses ressources (alimentation, sorties, sport, câlins…).
Je disais souvent que c’était un chien magique, mais c’était peut-être notre relation qui l’était vraiment.
Elle me transmettait plein d’informations sur les personnes que je recevais. Elle sentait quand ils avaient besoin d’être soutenus, regardés, observés, bousculés ou ignorés. Toutes ses réactions pouvaient interroger, intimider, amuser ou agacer.
Quand mes patients arrivaient au cabinet, elle faisait le tour, les reniflait, les accueillait et s’installait sur son coussin ou sur le tapis : plus ou moins loin d’eux, ou parfois très proche (allongée sur eux, assise sur leurs pieds, la tête posée sur leurs genoux, les yeux rivés vers leur visage, les yeux dans les yeux). Il y avait aussi des personnes qui la rejoignaient au sol pour être à son contact.
C’était une chienne éduquée qui gardait sa place de chien, ne sautait pas et restait au sol sauf si on l’invitait à venir sur les genoux.
Elle ressentait, comprenait, était attentive, aimante, reconnaissante, tolérante, compatissante, accueillante (ou non), éveillée ou somnolente. Elle était instinctive, authentique, sans artifice. Elle allait vers ses besoins : “J’accueille si j’en ai envie, si je n’en ai pas envie, je ne bouge pas.” Elle voulait sortir du cabinet, elle l’exprimait. Elle ronflait, elle pétait ; le Boxer était réputé pour être un ronfleur et un péteur, Fidji ne dérogeait pas à la règle. Mais cela ne posait jamais de problème aux personnes qui venaient au cabinet : on en riait, elle détendait l’atmosphère.
Son authenticité permettait aux patients de travailler sur la question de leurs besoins, de leurs envies : est-ce qu’ils les respectaient ou non ? Mais aussi sur la question des limites, savoir dire “Non” et savoir dire “Oui”. Par exemple, quand elle s’asseyait sur leurs pieds : “— Ça ne vous pose pas de problème d’avoir les fesses d’un chien sur vos pieds ?” Apprendre à dire Non ou Stop dans le cabinet reflétait ce qui se jouait dans la vie extérieure. Beaucoup d’autres thèmes étaient abordés grâce à Fidji, sans même que les patients s’en rendent compte.
Elle nous ramenait à l’essentiel…